
Hier Martina, une chère copine italienne, m'a fait part de ses sentiments dans un message.
Martina est une femme intelligente, la plupart du temps de bonne humeur et souriante.
Une maman très attentive et une amie présente. Son sense pratique et sa vision de la vie m’ont souvent aidé à mettre en ordre mes pensées et les événements en perspective.
Pourtant les mots qui composaient son message avaient un ton inquiet:
«Je commence à me sentir un peu anxieuse pour la suite...Je ne crains pas la maladie mais les conséquences sociales et économiques que cette pandémie portera»
Comment ne pas partager au moins un petit peu ses doutes?
Nous nous trouvons dans un moment historique nouveau et personne sait ce qui se passera et comment la situation évoluera. Personne, ni même nos gouverneurs.
C'est un fait, on peut l'accepter ou pas, mais ça ne changera pas la réalité.
Et donc?
J'en ai parlé à mon copain de vie, le papa de ma fille et sa réponse a été simple (et très masculine en vrai):
«Ça ne sert à rien de s’inquiéter pour quelque chose, il faut se préparer»
Inutile de dire que au début j'ai trouvé la réponse peu empathique, prétentieuse et même irritante ...et s'est justement pour cela que, après avoir regardé de travers la source de cette affirmation, j'ai commencé à y réfléchir.
J'ai appris que, si quelque chose me dérange c'est probablement parce qu'elle va mettre le doigt sur une partie sensible de moi même, donc j'ai respiré (plusieurs fois en l’occurrence) et je suis revenue sur la phrase.
«Ça ne sert à rien de s’inquiéter...»
Si l’inquiétude, comme chaque émotion, est une fin en soi ou pire, si elle sert juste à nous écraser c'est évident qu'il n'y a aucune utilité à s’inquiéter, surtout pour quelque chose qui va au delà de notre champs d'action.
«...il faut se préparer»
Oui, d'accord. Mais à quoi? Et comment? Si la situation est tellement nouvelle que personne ne sait vraiment ce qui se passera (bien sûr il y a des experts – beaucoup et dans tous les domaines- qui font des prévisions mais il ne s'agit que de prae visio...des visions à l'avance, des conjectures)
comment peut on imaginer de s'y préparer?
J'avais l'impression de tourner en rond et puis je me suis souvenue de la citation suivante:
«L'oiseau perché dans l'arbre ne craint pas que la branche casse parce que sa confiance n'est pas dans la branche mais dans ses propres ailes»
Et j'ai compris, je me trompais de posture.
Si c'est vrai que nous ne pouvons pas prévoir avec certitude comme se déroulera notre vie dans les mois à venir et s’inquiéter pour ça peut devenir une perte d'énergie et une source d'angoisse.
C'est vrai aussi que nous avons toujours un champs d'action dans lequel nous pouvons intervenir, agir pour avancer vers une amélioration: nous même!
Nous attendrons bien sûr les directives pour le dé-confinement mais qui peut nous donner la force, la sérénité et l’équilibre pour les suivre et pour accompagner nos enfants le long du chemin?
Nous ne pouvons pas toujours choisir ce qui nous arrive, mais nous pouvons toujours choisir comment y réagir!
Et c'est là que nous pouvons et devons nous préparer.
Une personne avec une bonne estime de soi, qui arrive à gérer ses émotions et à prendre la distance dès ses ressentis pour les utiliser et avancer plus confiante pourra faire face à l'inconnu avec un sourire, peut-être fatigué mais toujours positif :)
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